Lettre de décembre 2010 aux parrains de l’Internat de Diembering

Décembre 2010 . L’Internat de jeunes Filles de Diembering

Un petit historique : L’Internat de Jeunes Fille de Diembering a ouvert début janvier 2010 et a été créé pour accueillir des jeunes filles scolarisées aux collèges de Diembering (un privé catholique et un public). Les jeunes filles sont donc en classe de la 6ème à la 3ème. Rappelons ce que nous écrivions dans le journal d’AMK N°7 de mai 2008 :

« Le but est de créer une structure pour les maintenir en milieu scolarisé en augmentant le temps consacré aux études.

Leur offrir un cycle d’études ininterrompu, leur éviter la dépendance d’un tutorat ou l’exploitation par leur famille.

Mettre en place un programme de santé publique sur les MST et leur permettre de retarder au maximum la première grossesse.

Faire l’apprentissage de la gestion de cette structure. »

Nous essayons, à travers le Comité de gestion qui gère localement l’internat, de ne pas l’oublier .

J’ai passé 2 semaines à Diembering du 20 novembre au 4 décembre. J’ai demandé aux jeunes filles d’écrire un petit texte sur ce que leur amenait l’internat. Elles se sont regroupées par origine géographique et ont pris ce travail à cœur. Elles remercient toutes les parrains, marraines mais elles parlent aussi de leur vie à l’internat. Vous trouverez en fin de cette lettre des extraits de leurs courriers. A noter que lors de ce séjour Carole, médecin venue dans le cadre d’une mission de santé publique, a animé une soirée  sur le thème des problèmes que peuvent se poser de jeunes adolescentes : cycles, contraceptions…

Une des 2 Directrices, Alimatou, a quitté l’internat en juin. Marie-Chantal de l’association des femmes de Diembering et faisant partie du Comité de Gestion, a aidé Marie-Hélène à démarrer l’année scolaire. Finalement tout est rentré dans l’ordre puisque Joséphine est venue les rejoindre. Elle est de Diembering et a fait 3 ans d’étude de lettres après le bac. Elle a passé un concours et aimerait avoir un poste d’enseignante. En attendant, le Comité de Gestion lui a proposé de la rémunérer pour seconder Marie-Hélène.

  Il y a maintenant 22 pensionnaires à l’internat. Même s’il a été construit pour pouvoir accueillir 30 jeunes filles, 24 semble le chiffre à ne pas dépasser car cela serait trop lourd à gérer pour nos Directrices (en plus, petit détail pratique, cela libère une chambre et permet de stocker de la nourriture !).

Sur les 13 nouvelles, 8 sont en 6ème et plus jeunes que les autres. D’après Marie-Hélène les plus grandes ont pris en charge les nouvelles et l’ambiance entre les filles est bonne.

 J’ai été agréablement surpris que les murs extérieurs des bâtiments n’aient pas trop souffert de la période des pluies. De fin juin à fin septembre tous les ans il y a beaucoup de pluie sur la Casamance (période appelée l’hivernage) et cette année tout particulièrement. Cela fait du bien à la végétation mais c’est moins bon pour les constructions. Nous avons fait repeindre la totalité des fers extérieurs : grilles, portes et portail. Il faudra surement tous les ans le refaire. Un peu de bricolage aussi mais de petites choses comparé à tout ce qui a déjà été fait. Nous avons acheté et fait installer une télévision avec promesse d’une utilisation raisonnable. Les week-ends sont parfois longs !

Durant cette mission étaient présents Christian et Bernard. 2 lozériens membres de l’association « Electriciens Sans Frontières » que nous avions contacté il y a plus d’un an pour nous aider à améliorer l’installation solaire de l’internat. Mais le jeu en valait la chandelle. L’installation a été doublée et a donc maintenant une autonomie suffisante. Ils ont réalisé leur travail sous une très forte chaleur, dans un local minuscule. Et je passe sur les ennuis de dernière minute. Et tout ceci avec le sourire et dans la bonne humeur. Châpeaux messieurs et un grand merci à Electriciens Sans Frontières.

Avant de laisser de laisser la parole aux pensionnaires, sans retoucher leur texte, un dernier mot pour signaler le jardin qu’elles ont commencé à aménager en plantant manioc, bissap (oseille de Guinée !), gombo… et les 2 cochons … qui attendent surement une fête pour les régaler.

Elisa et Binette :          «Avant tout d’abord nous vous présentons nos salutations les plus adorables. Nous habitons dans une île qui s’appelle Wendaye. Il est une petite ile très loin de Diembering. Si nos parents nous ont payé pour venir étudier à Diembering c’est  parce qu’à Wendaye il n’y a pas de collège. Il y a beaucoup d’ambiance. La période de la récolte nous partions au champ pour récolter. Quand nous revenons des champs nous sommes très fatiguées et le nuit il y l’ambiance. Même s’il y a un collège nous ne pourrons pas nous concentrer pour étudier, nous n’aurons pas assez de temps… On a 2 maitresses qui nous surveillent, qui nous aident aussi dans les travaux ; si nous ne comprenons pas elles nous expliquent pour mieux comprendre. A bientôt parrains et marraines »

 Mireille et Esther :            « Nous habitons à Nikine à 10km de Diembering. A Nikine il n’y a pas de collège, il n’y a que du primaire. Quand nous avons réussi à notre examen de passage en 6ème nous sommes venues à Diembering pour continuer nos études. Heureusement qu’il y a l’internat qui a accepté de nous recevoir avec plaisir… Si ce n’était pas l’internat nous allions marcher tous les jours de Nikine à Diembering avec cette longue distance. »

Marie-Thérése, Mingué et Marie-Monia :          « Avant tout je vous transmets mos salutations les plus sincères et chaleureuses. Comment se porte l’état de votre santé et celle de votre famille ? Quand à nous Dieu merci.

         Nous sommes de Bouyouye, c’est un petit village un peu loin de Diembering de sept kilomètres. L’année 2008 nous marchons de Bouyouye à Diembering pour partir à l’école. A midi nous retournons au village pour prendre le repas, à 15h on repart pour étudier. Chaque jour des vas-et-viens. Nous sommes tellement fatiguées et pour apprendre nos leçons. Mais lorsque l’internat a ouvert ses portes nous nous sommes réjouies. Grâce à l’internat nous nous concentrons mieux pour nos études. »

Khady, Marie-Madeleine, Thérése Martine et Assédiamoury :          « Nous sommes les filles de Diembering qui sont à l’internat. Notre village contient 6 quartiers qui sont : Kaoût, Kaïgha, Haloudia, Etama, Oudiabousse, Etoune.

         Notre village se situe au sud ouest de la Casamance. Nous voulons vous parlez de ce qui nous a amené à l’internat. Car au village il y a trop d’ambiance et de bruit : comme la musique. les travaux des champs et de la maison quand nous revenons des champs nous sommes très   fatiguées et nous allons au lit, car ici à l’internat nous sommes tranquilles parce que nous avons suffisamment du temps pour apprendre nos leçons. Alors qu’à l’internat nous faisons que nos services de groupe. A bientôt Au revoir »

Romélie et Marie-Agnés :          « Nous sommes de Cabrousse. Nous sommes venues à Diembering pour étudier. Mais nous sommes à l’internat de Diembering parce qu’à la brousse des fois le courant coupe et nous ne pouvons pas apprendre nos leçons… La plupart du temps nos parents nous amènent à la récolte du riz ou dans les champs. A l’internat le courant ne coupe pas parce qu’il y a des lampes solaires pour mieux apprendre nos leçons. »

Awa et Ndeye Fatou :          « Avant tout d’abord nous vous présentons les salutations les plus sincères et les plus respectueuses. Nous vous demandons l’état de vos santés et celles de vos familles quand à nous, nous nous portons bien.  Nous habitons à Ourong (île) c’est loin de Diembering. A Ourong il n’y a pas de collège il y a que le primaire. Quand nous avons réussi à notre examen de passage en 6ème nous sommes venues au collége catholique pour continuer nos études. Mais heureusement il y a beaucoup de temps à l’internat pour travailler. Nous mangeons bien, nous avons de très bonnes notes. Nous sommes à l’internat pour réussir dans nos études et pour aider nos parents. Et savoir que le travail importe beaucoup ; nous suivons les conseils de nos maitresses qui sont à l’internat. C’est calme aussi par rapport au village. Car c’est le travail qui nous paye. »

Aramata et Philoméne :          « Nous sommes de Boucotte Diola. C’est un petit village qui est entouré de fromagers et à neuf kilomètres de Diembering… Grâce à l’internat nous sommes en train d’étudier à Diembering. Et si ce n’était pas l’internat nos parents vont nous laisser étudier à Boucotte, si on était au village on aura pas le temps d’apprendre nos leçons. Merci A bientôt. »

A bientôt de leurs nouvelles

Claude  SAGNES

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